La compétence est définie comme les capacités d'un individu à exercer une fonction, un ensemble d'action ou réaliser une tâche. C'est un ensemble d'aptitudes mobilisables (connaissances) tirées de la formation, de l'expérience qui sont nécessaires à la pratique d'une activité.
L’intérêt pour les compétences est apparu dans différentes disciplines dans les années 80. Les domaines de la psychologie, de la linguistique, de la sociologie, des sciences de l’éducation se sont ainsi penché sur les aptitudes, les savoirs-faire et par la suite sur les savoirs-être.
7 points clés :
Le "savoir agir" : c'est l'action elle-même qui définit la compétence.
Le "savoir vivre" : c'est le comportement, la manière d'être qui définit cette aptitude. Elle est indispensable dans certains métiers.
L'objectivation : c'est le but à atteindre qui fixe l'action à mener pour l'atteindre. On peut l’évaluer, le valider et l’associer à une échelle ou une norme.
La combinaison : La compétence utilise : savoirs, savoir-faire et savoir-être. Elle transforme des ressources en performance.
La "contingence" : La compétence est contextualisée dans une situation de travail et en fonction des moyens mis à disposition.
La dynamique : La compétence nécessite d’être réactualisée, mise à jour.
La validation et la reconnaissance : La compétence fait l’objet d’évaluations, de référentiels et d’appréciations.
Trop souvent oubliée au quotidien, la reconnaissance fait partie intégrante des facteurs de motivation et d'engagement.
Il existe 4 types de compétences :
Compétences “savoirs” : il s'agit des connaissances générales, de la culture générale,
Compétences “savoir-faire” : il s'agit des pratiques professionnelles, des gestes, des habiletés, des talents, des aptitudes,
Compétences “savoir-être” : il s'agit des postures, des comportements,
Compétences émotionnelles : il s'agit des comportements liés aux émotions, de la personnalité.
La compétence est venue remplacer la notion de qualification car elle correspond mieux aux nouvelles pratiques professionnelles :
l’individualisation des parcours,
la polyvalence des tâches,
la culture du résultat,
le comportement attendu,
les capacités cognitives facilitant l'évolution.
Trois éléments vont influer sur la compétences :
La vitesse : plus la part des automatismes est grande, mieux on sait l'exécuter dans un délai court,
La lenteur : les processus complexes nécessitent une analyse, une planification, une vérification des erreurs, un cycle d'amélioration continue (PDCA), de la créativité. Certains processus nécessitent d'être répétés avec précision pour être cognitivement intégrés et devenir par la suite, à leur tour, des automatismes.
Le taux d'apprentissage : c'est la capacité la vitesse d'intégration de nouvelles informations et l'attrait pour celles-ci(curiosité, intérêt par ex.).
Elle mets l'humain au coeur de l'entreprise. Il s'agit d'une dimension stratégique posant comme principe que les compétences individuelles et collectives forme un levier.
Exemple de schéma directeur RH :
Elle fait l'objet d'un entretien annuel ou autrement nommé entretien d'évaluation. A ne pas confondre avec l'entretien professionnel qui n'a pas de visée évaluative.
S’il n’existe aucune définition légale de l’entretien d’évaluation, la pratique en a fixé les composantes :
Entretien formel et périodique entre un salarié et son responsable hiérarchique direct : Il fait l’objet d’un compte-rendu et a la plupart du temps une périodicité annuelle.
Entretien destiné à dresser un bilan des résultats et à fixer les objectifs suivants.
Entretien qui permet d’apprécier les aptitudes professionnelles et détermine les axes d’amélioration.
La jurisprudence reconnaît à l’employeur le droit de procéder à l’évaluation du travail de ses salariés.
“L’employeur tient de son pouvoir de direction né du contrat de travail le droit d’évaluer le travail de ses salariés” (Cass. Soc, 10 juillet 2002, pourvoi 00-42368)
L’employeur peut donc demander à ses salariés de se plier à l’exercice de l’entretien d’évaluation, un refus de leur part pouvant être sanctionné.
“Le salarié est tenu de répondre de bonne foi à ces demandes d’information” (Art L. 1222-2 du code du travail).
“Le salarié est expressément informé, préalablement à leur mise en oeuvre, des méthodes et techniques d'évaluation professionnelles mises en oeuvre à son égard.” (Art L. 1222-3 du code du travail).
Les résultats sont confidentiels, les informations personnelles proscrites, les méthodes et techniques pertinentes.
Les étapes à respecter :
Choisir la méthode
L’appréciation libre
La notation
L’appréciation par objectifs et critères
L’évaluation par classement
Informer et consulter les instances représentatives du personnel
Le salarié, quant à lui, “est expressément informé, préalablement à leur mise en œuvre, des méthodes et techniques d'évaluation professionnelles mises en œuvre à son égard.” (Art L. 1222-3 du code du travail).
Mettre en place le dispositif
Fixer les objectifs
Déterminer les critères
Construire les supports
Fixer les règles du jeu
Gérer les informations recueillies
Former le personnel et l'encadrement
Les savoirs
Ils représentent à la fois le contenant et le contenu.
*Ainsi, manifester une façon personnelle d’aborder la philosophie de Sartre est une capacité relative au savoir-être (SE) s’exerçant sur un savoir (S). Enoncer les règles de bonne conduite en société est une capacité relative au savoir (S) portant sur un contenu relatif au savoir-être (SE). Synthétiser ses acquis en termes de comportements et d’attitudes lors d’un stage pourrait être un objectif de savoir-faire (SF) portant sur un savoir-être (SE). Citer les étapes de la réalisation d’un cube en papier serait un objectif de savoir (S) portant sur un savoir-faire de type gestuel (SF).
Evaluer un dispositif d'apprentissage
*Les rectangles en ligne présentent un modèle d’apprentissage d’inspiration constructiviste : les connaissances antérieures, les données, les informations, les cas, les problèmes … sont transformés (activités) par l’apprenant pour construire des productions pour manifester de nouvelles connaissances, de nouvelles compétences en développement (traduites, par exemple, sous la forme d’un rapport, d’un projet, d’une analyse de cas, etc.) ; les facteurs de motivation et d’interaction (fortement lié aux contextes, à la perception que les apprenants en ont et aux rôles qu’ils vont y jouer) initient, soutiennent, entraînent et valident cette transformation. Ils ont chacun une composante externe (la motivation extrinsèque d’une part et le rôle de la communauté d’autre part) et une composante interne (la motivation intrinsèque d’une part et le rôle, la responsabilité tenus par l’apprenant d’autre part).
* Source : Blog de Marcel Deux modules de formation : Entretien d'évaluation & Entretien professionnel (me contacter)
7-4 La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) a été officialisée avec la loi du 2 août 1989 (relative à la prévention des licenciements économiques (L. 432-1-1), puis dans la loi de modernisation sociale (4 mai 2004) et dans la loi de cohésion sociale (18 janvier 2005).
La proximité GPEC/Plan social a cependant causé de la défiance de la part des syndicats.
"La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, c'est la conception, la mise en oeuvre et le suivi des politiques et des plans d'action cohérents
visant à réduire de façon anticipée, les écarts entre les besoins et les ressources humaines de l'entreprise (en terme d'effectifs et de compétences) en fonction de son plan stratégique, ou au moins d'objectifs à moyen terme bien identifiés ;
impliquant les salariés dans le cadre d'un projet d'évolution professionnelle." Dominique THIERRY, 1990
C'est une démarche permanente avec une optique stratégique. Elle nécessite un rôle actif des collaborateurs et une mobilisation des managers.
Les enjeux :
Développer une visibilité de l'impact des évolutions sur les métiers et les compétences de demain
Faciliter le dialogue social et le consensus concernant une gestion préventive des compétences et des mobilités nécessaires
Prendre en compte la gestion de tous les âges, l'intégration des jeunes, la transmission et la pyramide des âges (recrutement, formation)
Articuler les outils de la construction de parcours, d'aide à la mobilité et de la formation
Associer les acteurs des branches et des territoires pour faciliter la transition et les progressions professionnelles
C'est une démarche gagnant/gagnant.
Pour l'entreprise, dans les domaines :
économiques
professionnalisation
démographiques
technologiques
sociaux
Pour le collaborateur :
développement professionnel
sécurisation et employabilité
visibilité des mutations
reconnaissance professionnelle
droit en matière de formation
Les points clés de la GPEC
Prendre en compte les enjeux de tous les acteurs : décideurs, administrateurs, direction, managers, salariés, clients, etc..
Dispositif devant être concerté, expliqué et négocié avec les représentants du personnel et des membres de chaque service.
Dispositif articulé avec la stratégie (politique générale et stratégies commerciales, financière, de développement).
Dispositif d'anticipation : prévoir les emplois de demain mais aussi ceux amenés à disparaître.
Dispositif à distinguer du PSE : le plan ne doit pas cacher un plan de licenciement.